Electricité : l’influence du froid3 minute(s) de lecture

Ca y est, on y est.  L’hiver semble être “enfin” de passage dans nos contrées. Savez-vous comment il influence la consommation d’électricité en France et en Europe?  Quel est l’impact de la chute de 1 petit degré Celsius?  Quand consommons-nous le plus d’électricité?

La France est “électro-sensible” au froid

D’après les mesures de RTE (Réseau du transport de l’électricité), en hiver, si le thermomètre descend de 1 degré Celsius sur l’ensemble de la plaque continentale européenne, cela provoque une consommation de 5 000 mégawatts d’électricité en plus.  Pour avoir un ordre de grandeur, cela correspond à la consommation d’électricité cumulée des villes de Paris et de Lyon intra-muros.

Et en France?  En France la même baisse de 1 degré Celsius, provoque une consommation supplémentaire de 2 300 mégawatts.  Cela correspond à 2 fois la consommation d’électricité de la ville de Marseille.

La France est donc le pays le plus “électro-sensible” au froid.  A lui seul le pays demande près de la moitié (2300 mégawatts) de la  consommation supplémentaire européenne (5000 mégawatts) si le thermomètre chute de 1 degré…  Nous sommes suivis par la Grande-Bretagne (600 MW), l’Allemagne (500 MW) et l’Italie (300 MW).

La cause pricipale de l’influence du froid sur la consommation électrique

Quelle en est la raison?  Il faut aller chercher du côté du mode de chauffage.  D’après les chiffres de l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) de 2009 (en attendant des chiffres plus récents), la France se chauffe en ce qui concerne les résidences principales: 

  • à 44 % au gaz (53% des chaudières des immeubles collectifs contre 37 % des maisons individuelles)
  • à 32.5 % grâce à l’électricité (peu de différences entre habitat collectif et individuel)
  • à 15.5 % au fioul (il est utilisé dans 22% des maisons individuelles et 7% des logements collectifs)
  • à 4 % avec le chauffage urbain (9% des immeubles collectifs contre 0.2 % des maisons individuelles)
  • à 3.6 % avec le bois (essentiellement les maisons individuelles)
  • à 0.3 % au charbon (en constante régression et essentiellement les maisons individuelles)

 

En France on se chauffe donc grâce à l’électricité pour 32.5% des résidences principales.  C’est bien plus que dans le reste des autres pays européens et c’est ce qui expliquerait notre forte sensibilité électrique au froid par rapport aux voisins.  En contrepartie dans les autres pays c’est leur consommation en énergie fossile (gaz, charbon,…) qui est sensible aux baisses de températures. 

Pour comparer ce qui est comparable il faudrait analyser la sensibilité au froid des pays en prenant en compte les consommations énergétiques globales.

Appréciation de l’usage du chauffage électrique dans la consommation

Pour se rendre compte de l’impact du chauffage entre les saisons, on peut également regarder les différences de consommations électriques. Dans le graphique ci-dessous on peut visualiser la consommation d’électricité en hiver (bleu) et demi-saison (rouge) et en été (vert):

Le pic hivernal de 19h

Ce graphique nous apprend également autre chose: en hiver et en été il y a des pics de consommation électriques. En été il se produit aux alentours de 13h00 car la demande d’énergie électrique est alors la plus élevée de la journée (climatisations, ventilateurs etc.).  En hiver le pic maximum se situe aux alentours de 19h00. 

En hiver, la courbe de consommation d’électricité journalière est le reflet de nos modes de vies.

  • La nuit la consommation est dans un creux
  • dès 4h du matin la consommation électrique se réveille ne même temps que l’activité humaine.  la montée en charge jusqu’à 8h correspond au réveil de la population française.
  • vers midi elle se stabilise avec la pause déjeuner
  • il y a une décroissance progressive jusqu’à 16h
  • les retours à la maison génèrent un pic plus que notable vers 19h.  On atteint alors le maximum de la journée.  Electroménager, cuisine, télé, éclairage public et domestique, chauffage poussé un peu plus fort… tout participe à cette hausse.

Si l’on doit faire un effort pour limiter la consommation cet hiver, il sera bien plus appréciable pour le réseau de production et de distribution si nous le faisons tous vers 19 h, lorsque la température chute…

Source : RTE, ADEME

2 Comments

  1. tripmania said:

    Une chose qui a été oubliée dans l’article, c’est que notre électricité est produit en majorité par des centrales nucléaires, qui doivent produire suffisamment pour supporter le pic de 19h mais ne peuvent pas baisser leur production le reste de la journée. L’excédent d’énergie produit est donc gaspillé. La production totale des centrales dépend donc entièrement de ce pic de 19h et non du reste. Pour l’environnement, ce qui compte le plus est donc ce pic de 19h, le reste de l’énergie est “gratuite” car produite de toute façon.
    C’est peut être une vision un peu (très) simplifiée de la réalité, car il existe d’autres types de centrales, mais c’est un peu comme ça il me semble.

    17 janvier 2017
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  2. tripmania said:

    Ah non, je pense que j’ai dit une bêtise. Apparemment aucune énergie n’est gaspillée, mais le cout excédentaire vient peut être plutôt des infrastructures qui doivent être adaptées au pic, et qui pourraient être moins chères si la même consommation était lissée sur toute la journée. C’est peut être plutôt ça.

    17 janvier 2017
    Reply

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