Fin de la télévision analogique: bienvenue la TNT!4 minute(s) de lecture

Et oui tout à une fin.  Aujourd’hui la télévision analogique n’est plus.  Hier le 29 novembre 2011 la télévision analogique a cessé d’émettre sur l’ensemble du territoire.  La télévision est devenue numérique et terrestre.  Les ondes véhiculent maintenant des signaux numériques.

L’abandon de l’analogique a débuté en février 2009, il s’est achevé lundi 28 novembre à minuit. Les 324 derniers émetteurs analogiques sur les 2 200 qui fonctionnaient encore en France ont été éteints, tandis que 5 émetteurs principaux, 100 secondaires et 102 dépendants des collectivités locales ont été allumés sans incident majeur. La France est ainsi passée au tout numérique, ou presque, avec un taux de couverture de 98,2 %. Avec les satellites, 100 % de la France est couverte.

L’arrêt de la télévision analogique en France est donc effectif depuis le 29 novembre 2011. Le basculement vers le tout numérique a été progressif, région par région.  Le plan national du passage à la télé tout numérique avait été défini par un schéma national d’arrêt de la diffusion analogique (SNAA) fixé par le Premier Ministre. C’est dans ce cadre que le Conseil Supérieur de l’audiovisuel (CSA) a fixé les dates de passage à la télé tout numérique pour chaque région. Les régions du passage à la télé tout numérique ne sont pas les 22 régions administratives, mais correspondent aux 24 régions de France 3, en lien avec les 24 journaux régionaux.

L’Union Européenne avait fixé un arrêt total des émissions analogiques en Europe au 1er janvier 2012.  Le contrat est rempli.  Cette évolution doit permettre d’allouer les fréquences libérées à d’autres modes de télécommunication (radio numérique, télévision mobile personnelle, Internet sans fil, télécommunications professionnelles, téléphonie, etc.).

Les dernières régions à avoir franchi le cap ont été :

  • Languedoc Roussillon
  • Guadeloupe
  • Guyane
  • Martinique
  • Mayotte
  • Saint-Barthélemy
  • Saint-Martin

Le 29 novembre 2011 marque également l’abandon définitif du standard couleurs historique français, le SÉCAM (quentiel Couleur À Mémoire ) qui avait déjà été abandonné par la plupart des autres modes de diffusion (satellite, xDSL, web TV) à l’exception notable du câble.  Ce standard de codage vidéo analogique en couleurs, inventé par Henri de France a été commercialisé à partir de 1967. Il a été principalement implanté en France (métropolitaine et DOM-TOM), dans les pays de l’Est, en Afrique francophone, les pays de l’ex-URSS et au Moyen-Orient.

Le standard français SECAM était en concurrence avec le standard américain NTSC et l’allemand PAL.  Tous les 3 se devaient d’apporter la couleur aux téléviseurs compatibles tout en permettant aux télévisions Noir et Blanc d’afficher une image sans couleurs.  Chacune avait ses avantages et ses défauts…  Les détracteurs du SECAM ont tourné en dérision ses initiales, les mettant en rapport avec les difficultés de diffusion de cette norme, en disant que ces cinq lettres sont celles de « Surtout Éviter la Compatibilité Avec le Monde ». Le NTSC donne lieu à une boutade du même genre et où l’acronyme signifie Never Twice The Same Color (jamais la même couleur deux fois de suite).

Le choix de la norme SECAM par le secrétaire d’état François Mittérand et par Charles de Gaulle était également à l’époque politique : la protection des frontières françaises face à la réelle “influence” et concurrence qui existaient déjà alors en radio (anglo-saxonne et pro américaine) durant la Guerre froide, mais aussi pour le rayonnement de la maîtrise technologique française.

Les trois systèmes seront remplacés par la télévision numérique terrestre DVB-T  puis par la suite  DVB-H (mobile), et le DVB-T2.

C’est un passage technologique mais également historique.  De 6 chaînes la réception est passée à 19 chaînes gratuites, avec une qualité optimum en son et en image.   TF1, France 2, France 3, Canal+, M6 et France 5/Arte doivent partager le poste de télévision avec  TMC, W9, France 4, Direct 8, NRJ 12, NT1, Direct Star, Gulli, BFM TV, i-Télé, Public Sénat, LCP AN et France Ô.

Depuis son lancement commercial le 31 mars 2005 on peut dire que la TNT a fait coulé beaucoup d’encre.  Le renouvellement du parc des téléviseurs a fait grincer quelques dents (et dentiers).  Et ce n’est pas terminé car maintenant il va falloir préparer la migration en TNT “version 2” en DVB-T…

Pour le symbole, Eric Besson, ministre de l’industrie et de l’économie numérique, a éteint, ce mardi, à Montpellier, le dernier émetteur en analogique. 

Il était 15h43  Le technicien du Mont St Baudille discute avec Éric Besson. 5 4 3 2 1. Applaudissements. C’est fait: extinction du dernier émetteur analogique.

A cette occasion le Ministre  a déclaré  :

Nous devons la faire entrer dans une nouvelle ère d’ici 2020 : 100 % des chaînes devront passer en HD et 100 % devront être reçues en mobilité, des services en 3D devront être disponibles et des services interactifs devront être accessibles.

La TNT ne va pas s’arrêter en aussi bon chemin . En octobre, le Conseil supérieur de l’audiovisuel avait décidé de lancer un appel à candidatures pour six nouvelles chaînes en haute définition. Une vingtaine de candidats sont déjà dans les starting-blocks. Rendez-vous en mars 2012 pour la prise de décision…

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Prouvez que vous êtes humain: * Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.