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André Cassagnes n’est plus, un inventeur s’éteint

Je ne suis pas certain que le nom d’André Cassagnes vous dise grand chose.  Cet inventeur français né le 23 septembre 1926 vient de s’éteindre le 16 janvier 2013 à Paris.  Sa principale invention a fait le tour du monde.  Elle a été vendue à plus de 100 millions d’exemplaires dans le monde entier. Lancée en 1960 et devenue mythique et culte depuis, elle a été plusieurs fois représenté en image ou à l’écran comme récemment dans Toy Story.  La première tablette graphique grand public est orpheline.  Le créateur du télécran également connu sous le nom d’ardoise magique nous a quitté à l’âge de 86 ans.

Première tablette non pas électrique mais mécanique a été inventée par André Cassagnes. Ce jouet a été inventé en 1959.  Repérée à une foire aux jeux à Nuremberg en 1959 par une firme américaine, l’ardoise magique a été lancée commercialement par l’Ohio Art Company en 1960 sous le nom Etch A Sketch.  En France, le jeu a été distribué sous le nom de Télécran.  On le retrouve également sous le nom d’écran magique ou également d’ardoise magique.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, le jouet est un objet plat et rectangulaire.  Il  ressemble un peu à un écran de télévision. Il comporte deux boutons qu’il faut tourner pour déplacer un curseur qui dessine une ligne, horizontale ou verticale selon le bouton tourné.  Pour obtenir une ligne oblique, il faut l’adresse de tourner simultanément les deux boutons.  Le but du jeu est de réaliser toutes sortes de dessins. Pour effacer le dessin, il suffit de secouer l’objet, après l’avoir renversé.  Il s’agissait d’une tablette graphique low-tech si on peut dire.

Le fonctionnement est très simple. Chaque bouton actionne une tige qui permet de déplacer un stylet contre la face interne de l’écran. Un bouton gère le déplacement de gauche à droite alors que l’autre prend à sa charge le déplacement de haut en bas.  En se déplaçant, le stylet frotte la face interne de l’écran et déplace ainsi de la poudre. L’absence de poudre fait une marque. Le fait de secouer le jouet à l’envers remet de la poudre sur l’écran et efface le dessin lorsque la poudre se remet de manière uniforme sur la vitre de l’écran.

André Cassagnes, électricien de métier, travaillait chez Lincrusta lorsqu’il remarqua que la poudre d’aluminium utilisée pour la production avait la caractéristique d’adhérer au verre tout en lui donnant un aspect métallisé. A l’aide d’un stylet, on pouvait alors dessiner des figures sur cette surface vitrée.  Dans le cas du télécran, il suffisait d’emprisonner cette poudre d’aluminium et de retourner l’objet en le secouant pour redisposer cette poudre sur le verre.

Lancé en plein apogée du baby boom, l’écran magique est un des jouets les plus connus de cette génération.  Il a traversé les années et il reste encore populaire aujourd’hui et est toujours détourné pour être piloté par ordinateur ou par montages électroniques à base d’Arduino pour le plaisir du geste et des yeux.

De nos jours le Télécran est devenu un objet obsolète et vintage, qui reste culte pour les collectionneurs comme l’est le rubiscube. Bon, certes il fallait une bonne dose de patience pour sortir un dessin correct mais le jeu était addictif pour en sortir au final un dessin éphémère réalisé avec un tracé hésitant.

Culte cet objet l’est.  Jjusqu’au point d’être proposé en protection des iPad 🙂

En plus de son «écran magique», André Cassagnes était également devenu par la suite un célèbre designer de renommée mondiale dans le domaine des cerf-volant notamment les cerf-volant modulaires.  André Cassagnes conçoit dans les années 1980 des cerfs volants de compétition et devient l’un des plus réputé fabricant de cerf-volant en France à cette époque.  Dans le microcosme cerf-volistique il reste une sommité.

Sa créativité en matière de cerfs-volants a été aussi poussée que dans son métier de développeur. Sa brillante idée fut de mettre au point, par moulage, une petite pièce plastique capable d’être l’élément de base lui permettant en les assemblant entre elles de donner naissance à toute configuration de cerfs-volants cellulaires.

On a pu ainsi voir arriver dans le ciel de nos plages lors des représentations cerf-volistiques officielles, comme aux rencontre internationales de cerf-volant de Berck-sur-Mer par exemple ou sur les pelouses parisiennes de Bagatelle des roues, des anneaux olympiques volants, des horloges, des châteaux…

Après le minitel l’année dernière, c’est une nouvelle page nostalgie qui se tourne.

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