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Un système anti intrusion intégré dans le parquet

Encore une invention originale qui nous vient du Japon.  Afin de permettre de détecter les intrus ayant mis à mal le système de surveillance du bâtiment, cette invention permet d’alerter les habitants du logement ainsi que le service de sécurité de la présence de personnes indésirables ayant réussi à déjouer les systèmes anti intrusion.  Ce système se fond dans votre intérieur et est intégré dans le parquet.  Afin de ne pas être rendu inopérant par l’intrus, le système n’est ni filaire, ni sans fil. Il n’est d’ailleurs pas électrique.  Il est autonome et mécanique.  Il porte le nom poétique de « parquet rossignol ».

Ce système consiste à relier toutes les lattes d’un parquet à des dispositifs autonomes et indépendants permettant d’émettre un son caractéristique dès lors que l’on marche dessus.  Impossible alors de poser le pied dessus sans que ce dernier ne fasse entendre l’alarme.  On reprend le concept du parquet des maisons anciennes qui grince quand on marche dessus en amplifiant le son en quelques sorte. Le son choisit est en l’occurrence celui du chant du rossignol d’où le nom de système : le parquet rossignol.

Ce système n’est pas qu stade de prototype.  Il a été éprouvé à plusieurs reprises et est installé depuis plusieurs années notamment dans le château Nijō (Nijō-jō) à Kyôto au Japon.  Il y est depuis le début du XVIIème siècle… et a rendu de grand services.

Alors que l’on utilise aujourd’hui des détecteur à infrarouges reliés à des alarmes électriques, on peut voir que le besoin d’assurer la sécurité des lieux par un système autonome alertant de manière sonore des gardes pour qu’ils effectuent la levée de doutes ou l’intervention ne date clairement pas d’hier.  La mise en œuvre ingénieuse des années 1600 est toujours là aujourd’hui pour témoigner de l’inventivité de ses concepteurs.

Ce plancher « rossignol » ou « Nightingale » ou encore « uguisu-bari » qui recouvre les sols des couloirs est construit de telle sorte que le moindre pas fasse crisser les lattes de bois. La façon particulière d’agencer les lattes de bois en y ajoutant des petites pièces de métal est présenté dans le schéma suivant:

Dans le château Nijō, les lames des parquets en cèdre du Japon sont assemblées avec de fines lames de métal de telle façon que le moindre pas sur le plancher déclenche un grincement rappelant le chant du rossignol.  Le sol contient des raccords spéciaux qui génèrent le son. Il y a un nombre incalculable de ces pièces métalliques (environ 12 cm de long) situé sur les poutres qui soutiennent le plancher. Il y a deux trous d’attaches pour chacune des pièces métalliques et dans chaque trou a un petit pic en fer. Quand quelqu’un marche dans le couloir au-dessus d’une pièce métallique, par le poids de la personne, la pièce se déplace de haut en bas et vient frotter contre un clou, produisant un son comme le cri d’un rossignol.

Le système astucieux est encore visible de nos jours et toujours en étant de marche dans le splendide château médiéval japonais de Nijō.  Ce château était la résidence principale des Tokugawa qui ont dirigé le Japon entre 1603 et 1848. Construit comme tout bon château qui se respecte, avec des douves, de très grandes et solides murailles de pierre, des portes bien lourdes et résistantes contre toutes invasions. Il a été construit  à l’époque des fortifications et des imposants jô (châteaux fortifiés) érigés pour leur défense par les seigneurs féodaux locaux et les généraux qui devaient désormais combattre avec les armes à feu venues d’occident.

Ce rescapé de l’histoire ayant survécu aux guerres successives il a été commencé en 1569 et fut achevé au début de XVIIème siècle par Tokugawa Ieyasu. D’après les experts, il constitue l’exemple typique du hirajirô (château résidentiel de plaine), édifié non pas sur une hauteur mais sur un terrain plat et entouré de murailles et d’un fossé.

Une des caractéristiques du château de Nijô et qui en fait aujourd’hui l’une de ses attractions, est ce plancher rossignol. Le but de ce dispositif est de détecter les indésirables ou bien de renseigner de l’arrivée des invités. Ce plancher est construit pour détecter tout intrus ou assassin potentiel, mais également pour empêcher que des oreilles indélicates n’écoutent les propos du shogun et de ses ministres à son insu.  Mis en place dans le couloir qui mène permet d’aller au grand salon là où se trouve le seigneur des lieux, il est directement adjacent à des chambres secrètes permettant aux gardes du corps du shogun de veiller sur lui en toute discrétion.  Les gardes pouvaient alors intercepter les personnes non invitées avant qu’ils ne puissent atteindre le shogun. Il faut dire qu’à cette époque les assassinats étaient fréquents…

Pour la grande histoire, c’est en ces lieux qu’en 1867 le dernier Shôgun de la famille des Tokugawa abdiqua au profit de l’Empereur donnant au Japon la possibilité de sortir du moyen âge.

Ce site médiéval est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994.  Vous pouvez vous y rendre virtuellement en suivant le lien suivant et visiter les extérieurs.

Voici ce système de protection hérité du moyen age:

Avant cela, et plus proche de chez nous les Romains mettaient des oies pour remplir cette tâche.  Le système était efficace… mais pas autonome. On ne sait pas trop lequel des 2 faisait le plus de bruit.  On peut tout simplement constater que ni l’un ni l’autre ne pouvait être désactivé.

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