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La cafetière et la domotique

Avec les bénéfices constatés sur ma chaudière, je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin!  Il reste beaucoup à faire pour améliorer le confort, la sécurité, la consommation…  Sur plusieurs postes de consommation on peut traquer les économies.  La domotique peut apporter vraiment quelque chose dans la gestion de la consommation énergétique tout en fournissant un confort de vie au quotidien.  Dans cet article je vais traiter le cas d’une “bête” et classique cafetière.  Il y a-t-il un gain à obtenir de la domotisation de la cafetière?  Quel intérêt à cela?

Lorsque le réveil sonne on aimerait souvent pouvoir rester encore un peu au lit.  Hélas le devoir nous appelle il faut se résoudre à se lever.  Afin d’adoucir cette lourde épreuve, la domotique m’a apporter un certain réconfort : la douce odeur du café fraichement coulé qui taquine l’odorat encore endormi.

Ma cafetière est des plus basiques: une cafetière à filtres Bosch modèle TKA1411V pour les intimes.  Elle est toute simple, elle n’a rien d’extraordinaire mais elle fait du bon café.

Sa seule fonctionnalité est d’être munie d’un bouton marche / arrêt mécanique, elle permet de fabriquer 10-15 tasses de café soit environs 1,2 litres.  La consommation annoncée de la cafetière est de 1000W.  Et oui, tout ce qui chauffe consomme du courant d’où l’intérêt de surveiller les éventuelles dérives!

Besoin initial

Le matin, comme le temps est compté je ne voulais pas trop attendre que le café coule lentement et de devoir patienter en contemplant le goutte à goutte.  Une programmation a été mise en œuvre sur ma box domotique afin de déclencher son lancement via le système domotique de la maison.  Comme nous avons la chance d’avoir des horaires plutôt fixes le matin en semaine, la programmation de la box est des plus simples.  Il n’y a pas de programmation de programmée le weekend.  L’heure du réveil dépends de nos activités prévues ou bien de l’heure de réveil des enfants ;).

Sur une Zibase cela peut donnée le scénario suivant en se basant sur un calendrier:

Sur une eedomus on partira sur une règle de la forme:

Comme avec Mme nous déjeunons un peu en décalage, l’arrêt n’a pas été automatisé à ce stade afin de conserver au chaud le café pour le dernier arrivant.

C’était bien mais même s’il s’agit de la première mesure je me disait que l’on pouvait faire mieux que cela.  Une petite étude de cet objet lié à la préparation du petit déjeuner s’imposait.  Ne voulant pas désosser l’appareil je suis parti sur une autre piste non invasive pour étudier son fonctionnement: sa consommation électrique.

La première étape afin d’étudier son comportement et de continuer à la rendre pilotable a été de lui adjoindre une prise pilotable Z-Wave avec relevé de la consommation électrique.  La prise que j’utilise est une prise EVERSPRING : Module Prise ON/OFF Z-Wave avec mesure d’énergie AN1586. Elle a les avantages d’être très facile à inclure dans un réseau Z-Wave, de pouvoir suivre la consommation d’électricité et de posséder un bouton ON/OFF en façade permettant d’allumer ou d’éteindre l’appareil connecté sans avoir à sortir un smartphone ou autre télécommande.

Ce dernier point semble anodin mais est indispensable pour que le côté pratique ne fasse pas blocage à la domotique.  Nous avions une prise DI-O On/Off au début.  La domotisation de la cafetière a failli tomber à l’eau car le fait de devoir allumer ou éteindre la prise via smartphone ou télécommande n’était pas du tout pratique.  Le bouton en façade de la prise Z-Wave a sauvé le projet :).

Etude de la consommation électrique

Il est clair qu’une prise qui permet de mesurer la consommation électrique peut sembler démesuré pour le quotidien d’une cafetière achetée à moins de 20€.  Mais le temps de l’étude, c’était nécessaire.

Les outils de mesure ont été pour l’occasion cette prise Everspring et la box domotique eedomus.  La box eedomus a comme grande qualité de proposer en standard les courbes de consommation et d’être très simple d’utilisation.  Elle permet facilement de mettre en oeuvre des possibilités puissante.

L’expérience c’est basé sur le relevé de la consommation à plusieurs reprises afin de constater comment la cafetière consommait de l’électricité.  La première étape a simplement consisté à regarder la courbe de consommation après les différentes préparations de café.  L’étude a été très simple : la cafetière ne possède que 2 modes ON et OFF! 😉

Les relevés sont donc toujours similaires.  Il se traduisent par la courbe  classique ci-dessous:

Cette courbe correspond à l’utilisation de la prise commandée suivante (100 =ON, 0=OFF):

 

En répétant les relevés on peut constater qu’a chaque fois que le café coule, la consommation grimpe rapidement vers les 1000 W pendant 6 minutes environs puis qu’elle évolue en dent de scie sautant de 0W à 1000W à une fréquence assez régulière:

  • Les 5 minutes à 1000 W correspondent en fait à la préparation du breuvage matinal.
  • La consommation en dent de scie correspond au maintient au chaud.

Les essais ont également montrés que la durée de la phase à 1000W dépend de la quantité d’eau mise dans le réservoir.  C’est logique on conçoit que l’on met plus de temps à faire couler le café pour une tasse (café du midi) que pour 1 bol (café du matin).  Ma cafetière s’adapte à cela.  C’est une bonne surprise car je la croyais plus basique en fait!

Les enseignements de l’expérience

Il n’y a pas grand chose à faire pour optimiser la consommation de ce style de machine.  A priori aucun paramètre ne permet de jouer sur sa consommation sauf peut être nos habitudes.  Pour rappel cette cafetière ne possède qu’un bouton ON/OFF. On peut toujours arrêter la préparation dès que la boisson est prête et ne pas utiliser le maintient au chaud par exemple. Cela dit,  il ne faut pas partir sur des a priori.

Le fait de programmer la cafetière afin de faire couler le café le matin est sympathique. Le weekend l’idéal serait de pouvoir déclencher la machine depuis son lit et qu’elle nous prévienne quand c’est fait.  C’est également possible!

On peut également mettre en place une règle pour stopper la cafetière après X minutes d’utilisation.  Le X minutes pourra dans mon cas correspondre aux 6 minutes nécessaires pour faire couler le café du matin. On peut à partir de là programmer la cafetière au plus juste par rapport à l’heure voulue à laquelle on franchit le seuil de la porte de la cuisine. Cette permettra également de ne plus oublier de stopper la cafetière…

Là où les choses deviennent plus intéressantes c’est si au fil du temps toute l’eau n’a pas terminé son écoulement dans les délais impartis (à quantité d’eau constante bien entendu). Dans ce cas on peut pointer du doigt que la cafetière n’est plus aussi performante.  Cela est très probablement dû au calcaire qui empêche d’être aussi efficace qu’au premier jour.  Il est alors temps de la détartrer pour qu’elle recouvre une efficacité originelle. En suivant la durée de préparation, on tient alors un moyen de détecter l’entartrage de sa cafetière!  Cela peut marcher pour notre utilisation car le matin nous préparons toujours la même dose de café.  La durée de préparation ne doit donc pas évoluer sensiblement dans le temps tant que le calcaire ne s’est pas déposé sur la résistance.

On peut constater qu’avec ce style de cafetière il n’y a pas de système de veille.  Ce n’est pas le cas de tout le monde. Prenez les cafetières à capsules par exemple, si vous les laissez sous tension elles consommeront l’énergie nécessaire au maintient au chaud d’une certaine quantité d’eau afin d’être toujours prête à produire la prochaine tasse.  Pensez-y!

La mise en place de la domotisation de la cafetière

La box eedomus est idéale pour récupérer rapidement des graphes.  Cela est bien utile pour suivre une consommation ou bien un enchainement d’état d’états virtuels.  En ce qui concerne l’implémentation de la logique de suivi ou de surveillance l’eedomus est bien adaptée également:

  • inclure la prise pilotée dans votre réseau Z-Wave. Lui donner un nom et la positionner dans la bonne pièce: la cuisine

  • créer une état virtuel de type “autre indicateur (actionneur)” qui suivra le cycle de fonctionnement de votre cafetière.  Le type actionneur permet de bénéficier des macros

  • créer les états correspondants aux états de votre cafetière à savoir dans mon cas : “arrêtée”, “en préparation”, “maintient au chaud” et “entartrée”

  • créer une macro qui a pour effet de mettre son état à “entartrée” au bout de 7 minutes (cette valeur est à affiner en fonction de votre cafetière)

  • créer une première règle pour faire basculer le cycle de “arrêt” à “en cours de préparation” si la consommation d’électricité devient >0.  Cette règle lancera également la macro de détection de l’entartrage

 

  • créer une seconde règle pour faire basculer le cycle de “en préparation” ou “entartrée” à “maintient au chaud” lorsque la consommation revient à 0 et que la prise est toujours allumée afin de détecter le début de la consommation caractéristique en dent de scie. On arrêtera alors la macro de détection de l’entartrage

 

  • créer une règle pour faire basculer le cycle à “arrêtée” lorsque la prise est éteinte que l’on appuie sur le bouton du module prise ou que cela soit fait par programmation

 

  • créer une règle pour informer de l’entartrage éventuel

 

Pour gérer le cas d’oubli de l’arrêt de la cafetière on peut prévoir de le faire en automatique au bout de 30 minutes par exemple.

  • Enfin on crée la règle pour lancer le cycle de préparation du café.

Conclusion

Si l’on prend le temps de regarder le fonctionnement de sa cafetière on peut arriver à en tirer 2 ou 3 principes qui permettront de lui apporter des fonctionnalités qu’elle n’a pas telles que la détection de son entartrage ou bien la possibilité d’être communicante.  Le côté sécurité n’est pas oublié car on peut arrêter son fonctionnement automatiquement après une utilisation supposée anormale.

Cela est vrai à priori avec tout style de cafetière qu’elle soit évoluée ou basique comme la mienne.  L’avantage d’en avoir choisie une qui est basique c’est bien évidemment qu’elle n’est chère.  Si elle est à changer le porte monnaie ne s’en porte que mieux.  Une cafetière basique est également plus simple à “déchiffrer”: il n’y a pas une multitude de modes possibles et beaucoup de choses peuvent être prédictives.

Pour récapituler, les caractéristiques de ma cafetière avant domotisation étaient :

  • bouton on ON/OFF en façade

Après domotisation on se retrouve avec un autre produit :

  • bouton on ON/OFF en façade
  • détection automatique de l’entartrage
  • communication via mail, twitter, sms, Karotz du passage d’un état à l’autre lors du cycle de fonctionnement. Le choix de la communication ou non de l’évènement est libre.
  • mise en marche automatique par calendrier lié à votre heure de réveil gérant les jours de la semaine ainsi que les congés
  • mise en marche à distance : via smartphone depuis partout dans le monde mais le service recherché est souvent simplement depuis le lit… 😉
  • mise à l’arrêt automatique pour palier aux éventuels oublis
  • configuration adaptable à l’usure naturelle de la machine

Ce qui est bien c’est que la liste des fonctionnalités n’est pas limitative.  De plus en cas de bris du bec verseur vu que ces derniers coûtent souvent aussi cher qu’une cafetière neuve, ou en cas de panne de votre cafetière vous conservez votre intelligence qui est réutilisable sur votre nouvelle cafetière.  Il faudra alors simplement adapter les paramètres de détection.  D’ailleurs si vous avez des idées de suivi, de déclenchement ou de surveillance, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires!

Par contre je n’ai rien encore trouvé afin de remplir automatiquement le niveau d’eau ni pour déposer le nombre souhaitée de cuillères à café dans le filtre…

Cette “méthodologie” peut être adaptée à tout type d’appareils d’électroménager.  C’est bien chez moi ce qui est en train de se passer petit à petit.  Rendez-vous donc dans de prochains articles!

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