Si vous utilisez Matter, votre maison connectée va s’enrichir encore une fois de quelques fonctionnalités très attendues. C’est en tout cas ce qu’a annoncé fièrement, le 20 novembre 2025, la Connectivity Standards Alliance (CSA) en dévoilant la version 1.5 de Matter. Avec cette toute dernière version, la norme d’interopérabilité pour la Smart Home propose d’étendre encore un peu plus la compatibilité entre les objets du quotidien de nos Smart Homes… et d’ouvrir la voie à des usages qui étaient très attendus puisqu’elle permet enfin de prendre en charge plusieurs catégories d’appareils populaires : caméras, capteurs de sol, gestion avancée des fermetures, automatisations menant à une meilleure sobriété énergétique…
La Connectivity Standards Alliance (CSA) déploie des cas d’usage de la norme Matter au fur et à mesure, à un rythme semestriel, comme indiqué depuis son lancement en 2022. Si certaines mises à jour peuvent paraître un peu décevantes, car elles sont plus centrées sur le renforcement de la fiabilité de la norme, d’autres en revanche sont plus remarquées. C’est le cas de la version Matter 1.5 qui ne laissera pas indifférent. Voyons ce qu’elle apporte concrètement.
Les caméras de surveillance enfin compatibles Matter
L’arrivée de la prise en charge des caméras est LA nouveauté de la version 1.5 de Matter. Il s’agit d’une demande insistante des utilisateurs depuis de nombreux mois et années. Dans le secteur, il y a quelques systèmes qui ont bien tenté de proposer une manière commune de communiquer avec des caméras de marques différentes. Rapidement, les constructeurs se sont rabattus vers la mise en avant d’API propriétaires. La nouvelle version de la norme permet désormais que les caméras fonctionnent nativement de la même manière avec les différentes plateformes des assistants virtuels ou les systèmes de gestion de la Smart Home. En clair, grâce à Matter 1.5, les caméras pourront non seulement s’intégrer nativement dans n’importe quel écosystème compatible, mais cela deviendra une réalité sans configuration complexe ou application spécifique propriétaires à installer.
Pour arriver à cet objectif, Matter 1.5 n’a pas réinventé la roue. La norme s’appuie sur WebRTC, une technologie reconnue, qui a fait ses preuves. Elle est utilisée notamment pour les appels vidéo en temps réel par Zoom, Google Meet ou encore Microsoft Teams. Les caméras certifiées Matter 1.5 proposeront par exemple un flux vidéo en direct avec un audio bidirectionnel. Elle ne s’arrêtera pas là, on pourra bénéficier également de fonctionnalités avancées telles que le zoom, les commandes de panoramique et d’inclinaison, les zones de détection et même les zones de confidentialité.
Le sujet de la gestion du stockage est pareillement adressé avec cette nouvelle version de la norme. Si la CSA désigne le réseau domestique comme cible de stockage, qui correspond à l’approche locale privilégiée par Matter, elle indique, cependant, que les fabricants peuvent également transférer les enregistrements vers des serveurs sur Internet. Les caméras deviennent ainsi les premiers appareils Matter à permettre le téléchargement direct vers le cloud. Les fabricants pourront choisir entre enregistrement local, cloud, ou un mix des deux. La norme prévoit de supporter l’enregistrement en continu et celui basé sur des événements déclencheurs. Cela apporte une flexibilité très intéressante au monde de la sécurité domestique.
Cette prise en charge en natif de caméras n’est pas uniquement réservée aux simples caméras de surveillances. Elles s’adressent aussi aux portiers connectés, aux caméras intérieures et extérieures, aux babycams, aux caméras embarqués dans les aspirateurs robots… La portée de la norme est extrêmement large. Elle s’adresse à tous ces types d’appareils quel que soit leur mode de connexion : Wi-Fi, Ethernet ou PoE.
C’est un bon premier pas en avant. En effet, si Matter 1.5 unifie l’accès aux caméras, la norme ne dit rien concernant l’accès à leurs fonctionnalités « intelligentes ». Si la norme prend bien en compte la vidéo en direct, elle n’apporte pas encore de solutions pour les enregistrements “archivés”. La norme Matter 1.5 laisse pour l’instant également de côté les analyses intelligentes embarquées de type reconnaissances de personnes, d’animaux, d’objets (ou de plaques minéralogiques de voitures). Pour celles-ci, il faudra encore pour l’instant faire appel aux applications et API du constructeur.
Matter 1.5 : sécurisation des différentes ouvertures de votre maison
Matter 1.5 se penche par ailleurs sur la gestion des ouvertures et des fermetures : stores, rideaux, volets roulants, portails et autres portes de garage… La norme prend désormais en compte différents types de mouvements (glissière, rotation, ouverture). Elle prend aussi en compte les configurations complexes suivantes : double panneau, mécanismes imbriqués.
Matter poursuit son objectif qui est de proposer à l’utilisateur un contrôle plus cohérent, quels que soient les types d’appareils et les écosystèmes utilisés. La norme n’oublie pas de mettre à sa disposition des informations plus claires sur l’état réel des équipements. Son propriétaire pourra ainsi voir par exemple très rapidement si la porte de garage est vraiment fermée. Le moteur de la porte sera tout simplement en mesure de communiquer à tout instant son état précis : pivert, fermé et même entrouvert ! Il n’y aura pas besoin de passerelle propriétaire pour obtenir ses informations et pouvoir le piloter.
Matter 1.5 fais un pas vers les plantes et et un autre pour la planète
Le suivi de la santé des plantes via un suivi des indicateurs du sol sont aussi au menu de la version 1.5 de Matter. La norme introduit la prise en charge des capteurs de sol. Il s’agit d’appareils qui, une fois planté dans le sol, mesurent des informations telles que l’humidité, la température et autres données utiles pour pouvoir prendre soin des plantes de manière éclairée. Reliés à des systèmes d’arrosage ou à des vannes compatibles Matter, ils permettent une irrigation raisonnée, économisant l’eau tout en maintenant le jardin en bonne santé.
La mise à jour Matter 1.5 introduit enfin une brique essentielle pour l’accompagnement des habitations dans leur transition énergétique. Cette gestion énergétique avancée permet également aux opérateurs d’énergie de partager en temps réel les prix, les tarifs, les pics de consommation ou les données carbone. Les objets connectés de la maison pourront bénéficier de ces données et de ses mesures pour ajuster automatiquement leur fonctionnement dans le but de réduire la facture ou de s’adapter aux exigences réglementaires.
La prise en charge des compteurs électriques intelligents a aussi été améliorée. Avec Matter 1.5, et pour la première fois, la recharge bidirectionnelle des voitures électriques peut être certifiée. Dans ce mode, la batterie d’un véhicule électrique ne se contente pas de consommer de l’électricité, elle en restitue également en cas de besoin, par exemple pour alimenter une maison (Vehicle-to-Home, V2H) ou pour réinjecter de l’électricité dans le réseau public (Vehicle-to-Grid, V2G). De beaux projets en ligne de mire !
Avec cette version 1.5, le nombre de cas d’usages s’enrichit et Matter conforte encore un petit peu plus son ambition de devenir le standard absolu de la maison connectée. Pour les utilisateurs, c’est un nouveau pas souhaité vers une interopérabilité toujours plus prononcée des solutions domotiques et des objets connectés dans la Smart Home dans le domaine de la vidéo surveillance domestique et la sobriété énergétique. Mais, comme avec chaque version, il faut maintenant que les fabricants jouent le jeu de la mise à jour des produits existants et de l’arrivée de nouveaux produits arborant la Matter 1.5. Pour nous consommateurs, il faut prévoir de patienter au mieux quelques mois (années ?) pour que la norme Matter 1.5 soit implémentée dans leurs produits.
Le plug un play domotique n’est pas pour tout de suite, mais on s’en rapproche tous les jours un peu plus !
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